Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article BREVIARIUM IMPERII

BREVIARIUM IMPERII. Auguste rédigea lui-même, pour servir de base à son administration, un état statistique de l'organisation militaire et financière de l'empire, comprenant à la fois les soldats et employés de toute nature, et les ressources et les dépenses. Cette espèce de budget est appelé par les historiens Breviarium ou Rationarium imperi . Auguste, qui songeait à résigner le pouvoir, à la suite de l'ennui d'une longue maladie t, appela chez lui les magistrats et les sénateurs, et leur remit la statistique de l'empire. Suétone dit, en effet, que Caligula publia les comptes de l'empire suivant l'usage d'Auguste, interrompu par Tibère 2. Plus tard Auguste fit déposer entre les mains des vestales, avec son testament, trois volumes scellés dont l'un contenait des prescriptions relatives à ses funérailles, le second un sommaire de sa vie, sorte de testament politique 3, et le troisième, le breviarium imperii. Ce dernier renfermait, d'après Suétone le nombre des soldats qui servaient en tous lieux, des deniers qui se trouvaient dans l'aerarium et dans les caisses du fisc [fucus], et ce qui restait dû sur les vectigalia; il ajoutait les noms des affranchis et des esclaves qui avaient des comptes à rendre à cet égard. Tacite nous dit également 6 que ce registre écrit de la main de l'empereur renfermait l'état des richesses de l'empire, le nombre des citoyens et des alliés sous les armes, celui des flottes, des royaumes, des provinces, des tributs et des vECTlGALIA, des besoins et des gratifications [LARGITto] ; il finissait par le conseil de retenir l'empire dans ses limites. Tibère fit lire ce registre [LIBELLUS] au sein du BRI 756 BRI sénat, lorsqu'il feignit de refuser comme trop accablant le fardeau de la couronne. Ce tableau statistique devait être le résumé du mesurage et du recensement général des personnes et des biens 6 qu'Auguste avait ordonnés pour les différentes provinces romaines, et pour le territoire de chaque circonscription ou cité. Faut-il admettre en outre la rédaction officielle d'un cadastre parcellaire de toutes les terres comprises dans le territoire de chaque t'imitas? La question est controversée et la négative semble prévaloir 7 ; mais nous renvoyons ce débat à l'article CENSUS. Quoi qu'il en soit, l'empereur Auguste n'avait fait que généraliser en établissant son breviarium imperii, l'idée déjà réalisée en partie par les tabulae des censeurs, à l'office desquels il avait succédé ; quant au recensement, il le prescrivit en vertu de son imperium